The Rider Post | 8 octobre 2015 Gros plan sur Rémi Bizouard, triple champion du monde FMX ! Dirt FMX Mécanique L’ultra-talentueux Tom Pagès n’est pas le seul symbole du FMX à la Française. Rémi Bizouard, 29 ans, s’est lui aussi imposé dans la discipline du motocross freestyle, qu’il pratique depuis une dizaine de saisons. A la clé, trois titres de champion du monde pour le pilote de Bergerac, actuel 10e du ranking X Fighters 2015. Rémi Bizouard s’est confié à The Rider Post ! Rémi, pourrais-tu te présenter à nos internautes qui ne te connaîtraient pas ? Je suis pilote de FMX depuis 2003, j’ai débuté à 17 ans. J’ai enchaîné les compétitions (il fut invité aux X Games en 2006 et 2007) avec trois titres de champion du monde en 2008, 2009 et 2012. J’ai également fini vice-champion en 2011 et 2014, et 6e du circuit Red Bull X Fighters l’an passé. Qu’est ce qui t’a poussé vers le motocross freestyle ? J’ai débuté par le motocross à 10 ans, mais ce qui me plaisait le plus, c’était les sauts ! J’ai découvert le FMX dans les magazines et vidéos et j’ai eu envie d’essayer pour le plaisir, et pour voir si j’étais capable de réussir dans cette discipline. J’ai dû tout faire moi-même, c’est à dire construire les rampes et les réceptions. C’était tout petit, limite dangereux… Mais je me suis débrouillé à récupérer de la terre et à agrandir, au fil des mois, la zone de réception. J’ai construit ensuite d’autres rampes puis, un peu plus tard, un bac à mousse. C’est parti de là ! Quel regard portes-tu sur l’évolution du FMX, ces douze dernières années ? La discipline a bien évolué en France, beaucoup de personnes en font par exemple en loisir le weekend, je trouve ça vraiment sympa. A l’international, le FMX a également grandi avec de nouvelles rampes, de nouveaux tricks… C’est super pour le grand public. La moyenne d’âge du Top 10 actuel des X Fighters 2015 est de 27,8 ans. Le circuit FMX est-il difficile à intégrer pour les jeunes ? Non, il faut simplement des années et des années pour maîtriser les figures, l’expérience est donc importante en FMX (Parmi les dix meilleurs pilotes des X Fighters 2015, le plus jeune est Levi Sherwood, 23 ans, le plus âgé Adam Jones, 31 ans). Un jeune apprend normalement assez vite, je suis sûr que dans la nouvelle génération de riders, il y en aura des très bons. Mais pour l’instant, nous sommes encore là (rires) ! Quel est ton quotidien de rider pro, notamment en terme de préparation ? Je m’entraîne au maximum, j’essaie de poser les tricks que l’on a bossé depuis des mois et des mois. Il faut du temps… Les figures deviennent de plus en plus dures en fait, il faut les répéter de nombreuses fois avant de bien les maîtriser, c’est un long apprentissage. En dehors de la moto, je fais un peu de musculation et de boxe pour m’entretenir physiquement et pour évacuer le stress. Mais ce n’est pas nécessaire en soi. En FMX, la seule chose qui fasse progresser, c’est de rouler et de s’entraîner. La discipline n’est pas aussi physique que du motocross, mais cela reste dur mentalement. On doit rester concentré en permanence, et apprendre à gérer les chocs lors des réceptions. Les figures sont toutes différentes, mais combien de temps mets-tu en moyenne pour maîtriser un trick ? En moyenne, je dirais qu’il me faut entre 6 mois et 1 an suivant les figures, même plus. Tout dépend du degré de difficulté du trick, de mes sensations lorsque je le tente… J’ai mis par exemple plusieurs années à maîtriser le Tsunami Flip, qui est désormais l’une de mes figures favorites. Depuis un an, je travaille sur le Volt, c’est très très dur. Comment appréhendes-tu la blessure, qui fait partie intégrante de la discipline ? Je me suis blessé en 2007, en 2010 et en 2013. Cela fait en effet partie du FMX, mais tu traverses toujours une période compliquée lorsque tu te fais mal. Tu es alors en pleine progression, et il te faut t’entraîner encore plus à ton retour sur la piste. Quel est ton rapport avec Tom Pagès, champion des X Fighters 2013 et leader du ranking 2015 ? Je le côtoie peu en dehors des compétitions car il s’entraîne de son côté, et il reste concentré sur ses objectifs. Tom est un mec vraiment sympa, je m’entends bien aussi avec tous les autres riders. Ensuite, il y a plus ou moins d’affinités entre les pilotes, c’est normal, mais personne ne se tire dans les pattes. Nous avons tous nos vies et on bosse généralement seul, car nous habitons à plusieurs heures les uns des autres. Quand j’ai un peu de temps devant moi, je pars m’entraîner chez David (Rinaldo, autre Français du circuit X Fighters et champion du monde 2013) et vice-versa, cela permet de se motiver un peu plus. Mais cela n’arrive qu’une à deux fois dans l’année maximum. Comment analyses-tu ta saison X Fighters? J’ai un sentiment très mitigé sur cette saison 2015 (il occupe la 10e position au ranking). Je fais 5e à Mexico en mars, je tombe à Madrid, je me classe 8e à Pretoria mi-septembre malgré deux nouveaux tricks posés. D’un côté, je suis satisfait de moi car j’ai continué à évoluer, à progresser tout au long de la saison… Mais au niveau résultats, je ne peux pas me contenter d’une 5e, d’une 8e et d’une 9e place. Il reste encore une épreuve à Abu Dhabi (le 30 octobre) pour me rattraper. J’espère réaliser une belle compéte, pour remercier mes sponsors de leur soutien (69Slam, Kenny Equipement, Bud Racing, Shoei et Gaerne Boot). Que dirais-tu aux jeunes qui voudraient se mettre au motocross freestyle ? Prenez votre temps, progressez étape par étape, et surtout écoutez bien les conseils des pros ! En bonus, les meilleurs moments des Red Bull X Fighters Pretoria, remportés par Tom Pagès, si vous ne les avez pas vus. Idéal pour mieux comprendre le FMX !