The Rider Post | 2 octobre 2014 CONSTRUCTION DU PARK DE LA PAZ : JULIEN BENOLIEL NOUS DIT TOUT ! SKATE Urban Voici tout simplement le meilleur projet de communication lié au skate de ces dernières années. Probablement parce que la com' ne vient pas en amont de ce projet, justement. Ou n'en est pas l'essence en tout cas. Levi's a organisé une sorte de kibboutz du skate en Bolivie. Un groupe de travail international est allé à La Paz pour y construire un park de 2000m². Chapeauté par les allemands de Endboss Project, pour qui c'est devenu le quotidien de constuire des parks, des skateurs neophytes ou plus aggueris en maitrise d'ouvrage sont venus donner de leur temps et de leur sueur sur une période de 3 mois de construction. Chacun avait le droit de proposer et de construire une partie du park, seule la cohérence des lignes devait être respectée. Ce qui n'est pas un problème, malgré la barrière de la langue, parce que les skateurs partagent ceci de commun : ils savent skater et savent ce qui va ou ne va pas. On s'entend vite sur ce terrain. C'est ce qui a également permis de réunir cette centaine de volontaires dans une sorte de village autogéré pendant la durée de travaux. Une sorte de parenthèse enchantée pour tous les amoureux de voyage, de camping et de skate. Peu importe que certains n'aient même pas vu la fin de la construction et n'aient pas skaté l'oeuvre commune. Ils savent qu'il ce qu'ils ont gagné et accompli là-bas. Et c'est d'ailleurs moins la motivation altruiste d'offrir un skatepark à une ville qui compte peu de pratiquants que de partager des moments privilégiés entre connaisseurs qui a poussé la majorité des participants à se rendre là-bas. La promesse de vacances dans une bulle. On peut le faire en Ariège, mais ce n'est pas la même intensité. C'est en voyant ce genre d'initiative qu'on peut se dire que le skate est effectivement une communauté. Et on peut être fière d'elle, parfois. Malgré le matériel mis à disposition, les concepteurs avaient vu un peu grand et ils ont du terminer le boulot dans la douleur, avec moins de moyens Pour en savoir un peu plus, nous avons demandé au marseillais Julien Benoliel comment c'était là-bas: Comment as-tu fait pour te retrouver là-bas ? Je me suis retrouvé là-bas un peu par hasard, j'ai eu de la chance: J'etais à londres quand jai appris ça. Ce sont mes potes de Carve Wicked et Alex Irvine, le photographe qui ont entendu parler du projet et qui m'en ont parlé, en expliquant qu'il y avait un volontariat Levis en Bolivie pendant un mois et que ça pouvait être bien si je me joignais à eux ! Ma copine habite en Amérique du Sud, donc ça me permettait de la rejoindre, ça tombait plutôt bien. J'ai alors demandé à Nike [son sponsor shoes] s'ils pouvaient m'aider à aller là-bas et ils ont accepté. Avion, hop, La Paz. Qu'est-ce qu'il y avait comme nationalités engagées ? tu étais le seul français ? Il avait au minimum 10 nationalites differentes, des belges, des danois, des americains ,péruviens, allemands, francais, etc… Et même des gars qui sont venus du Japon! Dans le camp français, on était 3 ou 4. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l'ambiance là-bas? une journée typique c'est quoi ? L'ambiance était super détendue, pas de pression, c'était le petit paradis. Une journee typique dans le camp c'était debout vers 7 ou 8h du mat', petit déj :oeuf, avoine, café, maté a la coca, cigarette autour d'une grande table commune, juste à côté de la hutte qui servait de cuisine. Tout était préparé par les mamas qui s'étaient portées volontaire pour nous faire la cuisine pendant un mois. Ensuite, tout doucement au boulot: béton, grillage, mise en forme des courbes etc… midi :une heure de pause dejeuner avec tout un tas de trucs à manger mais en général, c'était souvent riz et tofu! Petite sieste pour certains dans des hamacs et reprise du boulot, toute la journée sous un soleil de plomb. La journée prenait fin selon fatigue de chacun. Certains étaient crevés, d'autres se sont mis des mission skate. Le soir : resto apero ou bien au campement autour d'un feu à se raconter des conneries, quelques bière et au lit dans des huttes qu'on avait transformées en chambre avec 5 lits, électricité, et baches en plastique pour nous proteger de la pluie, du vent,des animaux et des insectes. Pourquoi il n'y a ni coping, ni margelle à un moment dans la vidéo? C'était pas encore prêt mais on était trop pressés de le skater. Qu'est-ce qui a été difficile en particulier ? quels problèmes avez vous rencontrés ? Oui on a rencontré quelques difficultés. Surtout les derniers jours de la construction, il y avait la fatigue et les camions qui devaient nous livrer le beton pour le sol ne venaient plus. La finalisation avait pris du retard ou alors étaient tombés en panne à plusieurs reprises. Il y a eu aussi un peu de foirage sur le mélange ciment/sable/eau. L'accèss au park n'était pas facile non plus, mais on a tenu bon. On n'a rien laché et même si on a eu des coups de démotivation, il y avait toujours quelqu'un pour rebooster. Et puis on voulait vraiment finir, certains ont travaillé nuit et jour, vers la fin! Comment on fait si on veut y aller ? Un sac à dos, une bonne trousse médicale, avion, la Paz… on se fait conduire à Purapura et enjoy! pif