MATTHIAS DANDOIS, LE ROI "LYON"

Ce week-end, pas de repos pour notre rédaction qui s’est envolée à Lyon pour la 5ème édition du Comin’Lyon dans le gymnase Jean Moulin. Le contest BMX flat national de l’année a rassemblé un melting pot de funambules fous furieux importés de Suisse, Belgique, Espagne, Autriche, Angleterre, Allemagne et même de Corée ! Et vu la taille du terrain de jeu, les riders ont eu de quoi se faire plaisir et nous surprendre. Les esprits s’échauffent… Chacun a seulement deux minutes pour enflammer la salle. Pari réussi, ça tourne très vite, la plupart des concurrents rentrent leurs tricks comme dans du beurre régalant les supporters. Casse-tête chinois pour le jury qui s’est arraché les cheveux pour départager nos 26 riders pros. Résultat, lors du classement final, il fallait s’attendre à quelques places ex-aequos.

En véritable chauffeur de salle, l’indétrônable Matthias Dandois n’est pas venu jusqu’à Lyon pour cuisiner des quenelles. Quatre fois vainqueur et présent depuis la naissance du contest, la grande saucisse a survolé encore une fois la finale et a reçu une standing ovation à l’annonce de sa victoire. "Je suis ravi de gagner ici en compagnie de tous mes potes. L’ambiance est au top. Dans l’ensemble, tout le monde a bien ridé. Il fallait que j’assure face à Mathieu, Quentin et Joris". Un run de qualifs tout à fait honnête avec quand même quelques tricks du grenier qui sentaient un peu la poussière mais l’animal s’est bien rattrapé en finale en sortant des links inédits et ponctue son run avec un half cab whip to pegs wheelie, du grand Matthias qui avait un boulevard devant lui sur le papier même si ses adversaires en avaient décidé autrement hier.
Parlons justement du reste du podium en pro. Deuxième, Mathieu Bonnecuelle est la belle surprise de cette compétition. Pour son retour à la compète et son premier run en pro, notre Aveyronnais a fait fort, c’est le moins qu’on puisse dire. Second sur 26, impossible de rêver mieux (oui parce qu’il allait quand même pas battre Matthias, faut pas abuser). Un run très original avec des variations de whiplash (turbine candy bar whiplash, whiplash no hand…) avec une forte inspiration d’un certain Alexis Desolneux, lui aussi présent au contest mais le doyen du flat français a eu moins de réussite dans ses runs. Dommage.

Quant à Quentin Pelorson, le Grenoblois termine troisième. Il était suivi tout le week-end par l’équipe de télé de Riding zone et venait juste de se fracasser le genou donc petite pression quand même mais la qualité de ses enchaînements a pu faire la différence. Les tricks les plus chauds du week-end lui appartenaient comme ce time machine pedalling, monté et sorti sans pegs arrière. "C'est LE rider qui fera bientôt peur à tout le monde dans les contests internationaux" nous confiait Matthias à son sujet.

Alors qu’on l’aurait vu plus haut dans le classement, Joris Bretignolles, en grande forme, enchaîne les pirouettes et les pivots avec une technique quasi-parfaite mais insuffisante pour les juges malheureusement. Il devra se contenter d’une quatrième place frustrante.

On ne va pas avoir le temps ou la place de vous parler de tout le monde car ils étaient nombreux et tous très talentueux mais si on devait retenir quelque chose de ce week-end concernant les runs, ce serait incontestablement l’originalité incroyable de l’Espagnol Alberto Moya (Karl kruser no hand en tenant la pédale avec son genou par exemple) et surtout un magistral cliffhanger 360 bar whip to cliffhanger de toute beauté en conclusion de run qui a littéralement enflammé la salle. Du grand art.

Les Lyonnais évidemment présents en masse ont également mis le feu, notamment Remy Donoyer, Thomas Dechennaux, Kevin Jacob et Romain Dodelier avec au menu une concurrence acharnée en nose wheelie et en whiplash principalement mais toujours réalisé avec brio. On note toutefois une belle tentative de nose wheelie to no foot cliffhanger de la part de Romain en fin de run qui remporte avec ça la palme du tricks tranche couille du contest, pas mal, fallait oser !
On a dit qu’on ne parlerait pas des chaussettes d’Alexis Desolneux ou du pull de Mike Plas, donc on ne dira rien parce qu’on est pas ici pour se moquer… Enfin si la police du bon goût était passée par là, certains qu’on ne nommera pas auraient pris perpette…

Côté animation, le public a été plus que jamais bichonné par les organisateurs. Le premier concert organisé par la prod du contest a vu grand. Mobb Deep, la légende du hip hop new yorkais a jumpé toutes les casquettes du secteur lors de la soirée consacrée au rap. Suivi d’une soirée mémorable sur une péniche avec tous les riders. De grands moments et des affaires classées top secrètes qui ne sortiront pas d’ici car nous ne tenons pas un journal people, pour le bonheur et la dignité de certains.
Matthias repartait le lendemain pour l’Islande afin de jouer la doublure d’un acteur dans un film. Et puisqu’on parle de doublure, on ne pouvait pas passer à coté du vainqueur de la catégorie master. Un véritable clone de notre champion, l’Allemand Markus Swichal qui étonnait plus par sa ressemblance avec Matthias que pour son niveau sur le bike même s’il était loin d‘être mauvais. "Ça me dérange pas du tout, bien au contraire et je trouve ça plutôt normal" nous confiait le Dandois : "Quand j’étais gamin, j’étais fan d’Alex Jumelin et je devais me cacher pour faire ses tricks, on passe tous par là quand on débute". Plutot cool donc.

Bref, une édition encore une fois validée par tous les riders. Un énorme boulot de la part des organisateurs (Margaux, Mika et Gaz) qui ont réussi le pari de réaliser le meilleur contest de flat français et surtout motiver tous les riders pour passer l’hiver et revenir au top pour les prochains events (ABC of Flatland à Alençon le 15 février et Astrolable contest à Condé sur Noireau le 24 avril). Bravo à tous et on se voit là-bas !

Le run de Joris Bretagnolles

Publication de Manu Massabova.

CoralieL et Manu M.

Photos : Guillaume Neboit-Guilhot