The Rider Post | 20 avril 2016 Etes vous un « tripaddict » ? culture Lifestyle A peine revenu de voyage que déjà vous pensez à repartir pour d’autres aventures ? Vous êtes peut-être un tripaddict. Votre passeport Pour certains d’entre nous, un simple tampon sur un passeport peut être la chose qui nous rend fiers. Le grand but de notre vie, remplir un passeport des petits dessins frappés à l’encre noire. On rêve, de montrer ce carnet à nos enfants, certains le déposent sous leur oreiller rêvant de leur prochaine escapade, d’autres pleurent toutes les larmes de leur corps quand ce petit cahier si précieux est égaré lors d’une soirée trop arrosée. Votre maison C’est peut-être vous. Parce que vous vous sentez à la maison partout dans le monde, dans le froid des glaciers ; dans la chaleur étouffante des forêts tropicales, dans l’aridité des déserts. Les plats de noodles payés moins d’1 dollar, les heures interminables passées à l’aéroport, l’égarement dans le temps, et la sensation de le traverser de part en part vous font vibrer. La notion du temps Un jour à H+12, l’autre à H-5, on ne sait plus quelle heure est la bonne, quelle est la référence, y’en a-t-il une ? Tout cela devient superflu, le temps ne compte plus, l’argent ne compte plus, seuls les souvenirs que l’on collectionne avec avidité ont de l’importance. A l’image des chasseurs de trésors, nous gardons chacune de nos pépites d’ors que sont ces fragments d’expériences, entreposées sur l’étagère de nos voyages. Parce que se perdre n’a jamais été aussi formateur. Parce que l’inconnu nous rend vivants. L’aventure Le besoin d’aventure se confond alors avec celui de respirer, de manger. Le Larousse dit : Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique : Besoin de manger, de dormir. Chose considérée comme nécessaire à l’existence : Le voyage est devenu chez lui un besoin. L’envie de bouger On ne nous comprend pas, mais pour nous, rester au même endroit trop longtemps devient une torture. On en veut plus encore : il y a quoi là-bas ? On combat tout, le manque de tune, la distance, le temps qui plisse la peau, la peur de l’avion, l’anxiété de la solitude, la barrière de la langue, … Parce que voyager, aller voir, comprendre, connaitre, apprendre, fait de notre existence, une épopée magique, où l’ennui et la routine n’ont pas leur place. Votre cerveau Une étude pourra bien expliquer à votre entourage ce besoin inexplicable qui vous prend de jeter votre sac sur vos épaules pour partir à l’arraché aux îles Galapagos. Travel + Leisure a publié : Des études faites sur plusieurs années révèlent un lien entre l’excès de dopamine dans le cerveau à une tendance aux comportements dangereux et impulsif. Ce surplus de dopamine a aussi été associé à une variante du gène DRD4, qui code un seul type de récepteur de dopamine appelé l’allèle 7R+. Alors que cette variation génétique a déjà été associée aux problèmes de paris et autres addictions, elle peut aussi expliquer une pulsion plus bénigne, le besoin de voyager. Que ce passe t-il dans notre cerveau ? La dopamine, un neurotransmetteur (procédés chimiques libérés par des neurones et réagissant avec d’autres neurones) est souvent associée aux phénomènes de « récompense » et « plaisir ». D’après l’étude, si vous possédez l’allèle 7R et que vous produisez beaucoup de dopamine, la sentence tombe : vous êtes tripaddict. « Le voyage pour moi, ce n’est pas arriver, c’est partir. C’est l’imprévu de la prochaine escale, c’est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c’est demain, éternellement demain. » Roland Dorgelès JUDE