Vincent Girard | 20 juillet 2019 La trottinette électrique débarque en Europe Inclassable TROTTINETTE Ces derniers jours, les Berlinois ont pu constater l’apparition mystérieuse de trottinettes électriques disséminées dans tous les coins de la capitale allemande. Après d’intenses débats sur la sécurité et le flou juridique qui coexiste autour de ce véhicule,quelques dizaines d’opérateurs tels que Lime et Tier ont eu l’autorisation de les mettre en circulation pour quelques centimes la minute. Lumières sur ce phénomène qui allie confort et mobilité pour les citadins, mais essuie aussi le feu des critiques. Comment ça marche ? De nos jours, les applications nous servent d’aide dans la vie quotidienne : de la communication via WhatsApp et ses alternatives énumérées par IONOS aux outils de géolocalisation, en passant parles objets connectés à distance que l’on peut activer à tout moment. C’est à cette dernière catégorie que la trottinette électrique appartient : son fonctionnement via une application mobile est assez simple et très intuitif. Pour emprunter une trottinette Lime en free floating par exemple, il suffit de télécharger une application qui va vous localiser tous les véhicules disponibles dans les environs grâce à une carte. Ensuite, vous scannez le QR Code du véhicule grâce à l’appareil photo de l’application. Une fois le paiement effectué, la trottinette va se déverrouiller automatiquement. Top ou flop ? Si la trottinette électrique en libre-service est déjà en circulation depuis quelques années à Barcelone, elle fait ses tout premiers « roulements »dans la jungle urbaine française et allemande. Londres, Prague, Vienne, Bruxelles et Zurich ont, entre autres, également adopté la tendance.A Paris, les avis sont plus que mitigés, notamment depuis un accident mortel survenu ce mois-ci qui a coûté la vie à un jeune homme de 25 ans. Les villes sont alors tiraillées entre les aspects avantageux et les points négatifs de ce moyen de transport. Si la trottinette est moderne, silencieuse, ludique, écologique et rapide, elle est aussi dangereuse car peu réglementée concernant le code de la route et est souvent « garée » de manière anarchique dans les rues. Elle a également tendance à provoquer la colère des autres usagers car utilisée n’importe comment, comme cet homme en trottinette aperçu en début d’année sur l’autoroute de Paris roulant à plus de 86 km/h. De quoi donner des sueurs froides ! En Allemagne, le Bundesrat a déjà pris des mesures en amont: la vitesse est limitée à 20 km/h, la limite d’âge est de 14 ans et il sera interdit de rouler sur les trottoirs. Derrières les coulisses : le juicer Le documentaire « Follow This », en plusieurs épisodes, de Netflix en a consacré tout un sujet : « La guerre des trottinettes». Il parle notamment de toutes ces petites mains invisibles qui s’occupent de recharger les véhicules : surnommés les juicers, ou chargeurs si l’on souhaite franciser le terme, ceux-ci sont payés à la performance.Il est possible de gagner de 5 à 10 euros par trottinette rechargée en sachant que le temps de recharge est de 4 à 5 heures. Le challenge ? Pouvoir récupérer le plus de trottinettes possibles en un temps record, parfois dans des lieux très improbables et difficiles d’accès. Pour ce faire, les juicers, généralement auto-entrepreneurs, se déplacent en gyroroue pour aller plus vite. Aujourd’hui, ce jobun peu insolite connait ses dérives : il existe de plus en plus de juicers qui convoitent les mêmes territoires et des réseaux véreux qui profiteraient de ce système. Par ailleurs, les accidents du travail ne sont pas couverts et l’activité devient de moins en moins rentable. Peut-on alors encore parler d’un moyen lucratif d’arrondir ses fins de mois ou de machinerie peu reluisante ? Ici aussi les avis divergent.