Kilian Jornet échappe à une avalanche et renonce au sommet de l’Everest



L’Espagnol ambitionnait de gravir l’arête ouest de l’Everest mais il n’a pas pu aller au bout de sa tentative et a surtout renoncé après avoir été emporté par une avalanche.

Depuis le 19 avril dernier, Kilian Jornet et sa famille sont dans l’Himalay. Après avoir permis à son corps de s’habituer à l’attitude, Kilian Jornet a effectué quatre rotations qui lui ont servi d’entraînement et l’ont aidé à s’acclimater. Lors de la dernière, il a atteint le Camp 4 de l’Everest (7 900 m), ce qui lui a permis de connaître l’état du terrain et de vérifier ses sensations en altitude.

Mais son objectif était surtout d’atteindre le sommet de l’Everest par l’arête ouest, qui est la moins empruntée et la plus difficile. L’Espagnol s’est attaqué en solitaire et sans apport d’oxygène à ce parcours très vertical, fait de roche et de glace exposé. Une sortie de 30 heures qu’il a détaillé à son retour sur le site de sa marque NNormal :

« Je n’ai pas atteint le sommet que j’avais en tête, mais j’ai réussi tout le reste. Pour moi, le chemin est plus important que la destination et, en ce sens, cette ascension de l’Everest a été parfaite. C’était comme un grand casse-tête dans lequel toutes les pièces s’emboîtaient sauf une, le sommet. »

« En 1963, Tom Hornbein, qui nous a récemment quitté, a réalisé en compagnie de Willi Onsoeld la première ascension de ce chemin dont je peux maintenant confirmer la beauté. Ça a été un plaisir de suivre ses pas pendant quelques heures. Mon ascension a commencé par un couloir escarpé qui m’a conduit jusqu’à l’arête ouest de l’Everest. À ce moment-là, les conditions étaient horribles : de la glace bleue sous une couche de neige profonde. Pendant 1 000 m j’ai fait 2 pas vers le haut et un pas vers le bas ! »

« Quand je suis arrivé sur l’arête ouest, il y avait beaucoup de vent, alors j’ai décidé de me réfugier sous une corniche pendant 3 heures pour me reposer et me calmer et j’en ai profité pour observer la file interminable d’expéditionnaires qui ont choisi les itinéraires traditionnels (le népalais et le tibétain) et qui avançaient vers le sommet. »

« Quand le vent a diminué, j’ai continué à avancer par l’arête ouest et j’ai traversé un terrain mixte jusqu’au pied du couloir Hornbein. À cet endroit, je me suis senti très à l’aise et les conditions étaient parfaites. Cependant, après quelques centaines de mètres dans le couloir, une énorme couche de neige (qui s’était probablement formée après les vents forts du matin) s’est détachée et a provoqué une avalanche qui m’a emporté sur environ 50 mètres. À ce moment-là, j’ai hésité à continuer ou à faire demi-tour, et j’ai finalement décidé qu’il valait mieux rentrer. »

« La descente a été intéressante : de fortes chutes de neige m’ont forcé à utiliser la fonction « Retour au point de départ » de mon GPS COROS pour retrouver mon chemin, car on ne voyait qu’à 2 à 3 m et mes traces avaient disparu sous une épaisse couche de neige. Bref, ça a été un grand jour de montagne : tout a été absolument parfait, sauf que je n’ai pas atteint le sommet. »

Regardez en replay ci-dessous le dernier épisode d’Actu Ride (émission produite par Puzzle Media).