Jérémy Florès : « La médaille d’or de Kauli est le moment le plus fort de ma carrière ! »



Le manager de l’Equipe de France de surf a raconté son émotion de voir le Tahitien remporter l’or à Tahiti. Un moment qu’il place au sommet de sa carrière.

Un peu plus de 24 heures après le sacre de Kauli Vaast sur l’épreuve de surf des Jeux Olympiques et la médaille de bronze de Johanne Defay, le manager terrain de l’Equipe de France Jérémy Florès est revenu dans une interview pour la Fédération Française de Surf sur ce dernier jour de compétition historique. Découvrez également les interviews de Kauli Vaast et Johanne Defay.

On t’a vu exploser de joie après la victoire de Kauli Vaast. Ce moment est-il encore plus fort que tes propres victoires sur le CT ?

Je pensais avoir tout vécu dans ma carrière, des moments de fou. Mais là, vivre ça avec mon « petit frère », c’était vraiment quelque chose d’incroyable. Quand j’étais sur le tour, je le faisais pour ma pomme. Alors que là, j’avais la responsabilité d’accompagner ces jeunes et ce qu’a fait Kauli… C’est dingue. Je le connais depuis tout petit, il a toujours été dans mes pattes, il m’a vu gagner, il m’a vu perdre. Franchement, je pense que c’est le moment le plus fort que j’ai pu vivre dans ma carrière de surfeur alors que ce n’est pas moi qui surfais (rires). C’est un truc de fou ! 

Tu étais dans le chenal, entre les surfeurs et les bateaux, pour coacher Kauli. Sur son tube fantastique (9,50 pts), on te voit au premier plan vivre cette vague comme si tu l’as surfée aussi…

Mais c’est exactement ça ! J’étais en train de prendre de la vitesse comme lui en criant « lâche pas, lâche pas ». Je me suis cru dans le tube, je me suis vu dans le tube avec lui ! J’avais vécu la même chose avec Vahine sur le Tahiti Pro. C’était similaire comme sensation.

Tu as vécu justement deux victoires incroyables en deux mois avec Vahine Fierro en mai au Tahiti Pro et puis Kauli Vaast en août aux Jeux. Quel sentiment t’habite ? 

Je suis fier. Très fier. Ému aussi. Ce sont mes deux petits chouchous. Que j’aime tant. Je les ai vus arriver, grandir, travailler et réussir. J’ai une immense pensée pour Vahine, elle a marqué l’histoire en étant la première Polynésienne à gagner à Teahupo’o. Malheureusement pour elle, ce n’était pas son jour sur les Jeux. Mais Kauli, eh bien c’est juste énorme ce qu’il vient de faire. Il a pris le relais. C’est beau.

L’ambition de la France était de prendre deux médailles. Avec l’or de Kauli Vaast et le bronze de Johanne Defay, le contrat est rempli !

Oui, il faut aussi féliciter Johanne pour sa médaille qu’elle est allée chercher en faisant une compétition incroyable. Elle s’est battue, elle a été la guerrière qu’on connait. C’est une des meilleures surfeuses au monde. Elle a fait un gros boulot avec son coach Simon (Paillard) et Fred Robin. Donc voilà, la France remporte deux médailles, c’est énorme. On était là pour ça. L’objectif était de ramener ces deux médailles. On ne s’était pas dit lesquelles, mais on voulait en prendre deux. Il y a un très gros travail qui a été fait pendant des mois. On a fait de gros sacrifices pour y arriver. Sans oublier l’implication de Joan Duru, qui a fait une compétition magnifique avec le plus gros total de points de l’histoire des Jeux (18,03). Joan était notre capitaine et par ses interventions et son énergie, il a très certainement été le ciment de notre succès, qui est collectif ! 

Qu’est-ce que ces médailles peuvent apporter au surf français ?

Ça peut être un tremplin pour le futur, pour les prochaines générations. Ça va impacter la Fédération Française de surf, la Fédération Tahitienne de surf aussi avec laquelle il y a un travail en commun. On est un pays du surf, on n’a rien à envier aux autres. Je pense que plus personne ne peut dire quoi que ce soit. Les gens étaient déjà amoureux de ce sport. Là, ils peuvent encore plus apprécier et voir vraiment les valeurs que véhicule le surf. On a de grands projets pour les prochaines années. On veut laisser un héritage pour que les prochaines générations puissent avoir la possibilité d’aller très loin dans leur carrière. On ne pouvait donc pas rêver mieux avec ce succès ici.

Découvrez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur Kauli Vaast que nous avions rencontré il y a quatre ans déjà.