The Rider Post | 26 février 2014 BUZZ – FEMMES EN F1 & BATONS DANS LES ROUES ! Autres Aujourd'hui, quasiment tous les sports extrêmes sont accessibles aux femmes. Tous, sauf un où la parité entre les deux sexes est vu encore comme un blasphème : les irréductibles pilotes de F1. Dernier échec en date, le terrible accident de Maria de Villota en 2012 lors d'un test en Angleterre. L’Espagnole a perdu un œil en encastrant sa Marussia dans un camion. Un accroc qui n'a fait qu'aggraver la réputation déjà bien ternie de la gente féminine au volant. Déficit physique, tension mentale, certains spécialistes ne sont pas tendres avec le "sexe faible". A l'instar du pilote Jean-Éric Vergne (Toro Rosso) : "une femme en F1 ? Je n’y crois pas. Est-ce qu’on voit des femmes face à Federer en tennis ou des filles dans une équipe de foot masculine ?" Cela reste un sport très physique, il n'y a aucun doute là-dessus. Durant une course, les participants peuvent perdre jusqu'à quatre kilos en quelques heures. Seulement voilà entre 1960 et 2014, le progrès est passé par là ! À l’exception de quelques courses (exemple : Malaisie), ces dernières peuvent tenir le coup physiquement car les bolides sont plus faciles à conduire aujourd’hui que par le passé (plus de confort, assistance de pilotage plus performant). Mais alors, pourquoi voit-on rarement des femmes courir en Formule 1 ? Selon Éric Boullier directeur de l’écurie Lotus, la différence se trouve essentiellement au niveau du mental : "dans un simulateur, les femmes font des temps comparables à ceux des hommes. En revanche, elles n’ont pas la même capacité de coordination au volant. Et surtout, il faut accepter de risquer sa vie". A moins d'être un vrai garçon manqué, les femmes entre 25 et 30 ans cherchent plutôt la stabilité ou pensent à fonder une famille. Outre l'instinct de survie, certains machistes prétendent que la mécanique F1 est plus difficile à maîtriser pour une pilote comme le constate Stirling Moss, quadruple vice-champion du monde : "je pense qu'elles ont la force, mais je ne sais pas si elles ont l'aptitude psychologique pour rouler à la dure, roue contre roue. Une femme aurait beaucoup de difficulté à gérer la tension mentale (…) Je ne crois pas, tout simplement, qu'elles aient l'aptitude à gagner une course". Carton rouge ! Heureusement, l'actualité tord le cou à ces préjugés sexistes. En effet, cette année une femme entre dans le cercle du sport plus que dominé par les hommes ! Susie Wolff garde son statut de pilote de développement chez Williams mais cette saison, elle a signé pour deux séances d'essais libres. L'Ecossaise deviendra la première femme à piloter en F1 en séance officielle depuis 1992. Toutefois, elle ne devrait participer à aucune course. Le chemin sera long car il lui faudra notamment s’affranchir de cette encombrante étiquette du "petit être fragile pistonné". Même si Wolff est l'unes des pilotes les plus talentueuses dans le sport automobile avec Simona de Silvestro et Danica Patrick, elle reste avant tout aux yeux de certains "la femme de Toto Wolff" directeur exécutif de Mercedes GP et ex-actionnaire de Williams. Pour la petite histoire, dans le passé quatre femmes se sont déjà illustrées en Formule 1 : Giovanna Amati (1992), Lella Lombardi (1974-1986), Divina Galica (1976-1978) et Maria Teresa De Filippis (1958-1959). Une parenthèse longue de 22 ans qui sera bientôt refermée ! CoralieL