The Rider Post | 24 novembre 2014 L’impression 3D, la nouvelle révolution des sports de glisse ? DESIGN Lifestyle Il serait fou de penser que les imprimantes 3D ne représentent pas le futur. Et ce futur est déjà là. La mode est au custom, que ce soit dans l'industrie de l'automobile ou ailleurs, tout le monde veut personnaliser son matériel. C'est prouvé avec le succès de sociétés comme celle de Malo (PIR Product) qui offre un choix infini de matos customisable en BMX ou encore le projet de planche avec un shape modifiable par Oakley et on n'en est qu'au début… La révolution du design est en marche avec à sa tête, l'impression 3D qui offre des possibilités infinitésimales de créations. Il n'est pas dur de penser que demain, chacun pourra s'offrir sa propre board et surtout la créer de toute pièce, chez lui. Et ça marche dans quasiment tous les domaines comme vous allez pouvoir le constater si dessous. Dans quelques années, tout le monde possédera sa propre machine à imprimer en 3D au même titre que tout le monde a une télé à écran plat chez lui. Les marques de matériel ont intérêt à voir venir le coup et à s'adapter au même titre que celles qui n'ont pas suivi la révolution internet sont aujourd'hui à 6 pieds sous terre. Les designers sont emmenés à devenir les millionnaires de demain car vous n'aurez qu'à acheter leurs licences avec un code à entrer dans l'imprimante pour posséder l'objet de vos rêves. Ces appareils permettent désormais de produire des prototypes grandeur nature et ils permettront très prochainement de produire des objets d'une qualité comparable aux objets vendus dans le commerce. Il ne serait pas fou de penser qu'on n'ira plus chez Ikea acheter son bol à salade mais qu'on téléchargera sur leur site la formule pour le fabriquer chez soi d'ici quelques années. Car la 3D ne servira pas qu'à réaliser des armes en plastique qui passent les détecteurs de métaux, elle aura une fonction beaucoup plus large (enfin j'espère). Voici déjà un petit tour d'horizon de ce qu'on peut trouver dans le domaine des sports extrêmes et de la culture glisse : – Le skate: Le hollandais Sam Abbott a remporté un concours organisé par 3D Print UK et CG Trader avec cette board entièrement réalisée en impression 3D. Plus qu'une oeuvre d'art, c'est une véritable planche à skater. Cette board n'est pas destinée à la vente donc vous ne la trouverez pas dans les shops mais vous pouvez toujours essayer d''en réaliser une vous-même avec le site www.3dprint-uk.co.uk, en attendant on vous laisse apprécier le travail de l'artiste: – Le Surf au style épuré et design. Cette création made in USA est unique en son genre. Imaginée par le studio Karten Design, en partenariat avec la société SciCon Technologies (Californie), cette "oeuvre" s'intitule "Endless Sinter", un clin d'oeil au film "Endless Summer". C'est un hommage au surf des années 60 et à cette culture si encrée en Californie. Ce qui la rend si peu ordinaire c'est son design. Composée d'anneaux concentriques, leur forme représente un phénomène que les surfeurs connaissent bien, les houles formées quand les conditions du Pacifique Nord et celles du Pacifique Sud se croisent pour former des vagues parfaites. Une seule dérive et une fine bande de bois traversant de part et d'autre la planche, contrastent avec sa légèreté et sa finesse. Autre caractéristique, son mode de création. Elle a été imprimée en 3D grâce au système de frittage de poudre, qui permet un assemblage de fragment les uns après les autres pour une personnalisation maximale tout en minimisant les déchets. Un résultat impressionnant pour une planche qu'on croirait tout droit sortie d'un film de science fiction. Mais désolé, pour ceux qui auraient rêvé de surfer cette planche car elle n'est pas surfable. C'est une oeuvre d'art qui a été exposée lors du gala annuel de l'A+D Architecture and design Museum, en Californie. Elle a trouvé preneur, mais le prix n'a pas été dévoilé. – S’il y a bien un secteur où l’on ne s’attentait pas à voir débarquer ces imprimantes, c’est bien celui du tatouage. Un groupe d’étudiants parisiens a réalisé une machine à tatouer à partir d’une imprimante 3D et d'aiguilles à tatouer. Ils ont rapidement pu mettre au point un prototype capable de réaliser un tatouage sur de la peau synthétique à l’aide d’un dermographe emprunté à un tatoueur. Cette machine à tatouer est un croisement entre une imprimante 3D Makerbot et une aiguille de tatoueur – une petite machine portable qui insère de l'encre dans la peau d'une personne en utilisant un mouvement de va et vient avec une perforation de la peau qui peut aller jusqu'à 150 fois par seconde. Toutes les infos sur www.tattoolifestyle.fr – Un kayak en 3D moulé par un vagin ! Une artiste japonaise a récemment été appréhendée pour avoir diffuser sur internet des données permettant de produire des kayaks en 3D moulés à son vagin. Nommée Rokude Nashiko (qui veut dire « bonne à rien » en japonais), elle avait posté une annonce sur un site de crowfunding, à laquelle une trentaine d’internautes avaient répondu. Basée à Tokyo, l’artiste a violé les lois contre l’obsénité japonaises. Cette dernière réfute pourtant les accusations en disant que des données 3D ne peuvent pas être obsènes… arrestation un peu hypocrite quand on sais que le pays a récemment écarté l’interdiction de pédophilie dans les mangas. – Un nouvel outil pour l’industrie du surf ? Roy Stuart entrevoit l’impression 3D comme un moyen de proposer des nouveaux designs de planches et d’ailerons. Basé à Putaruru en Nouvelle-Zélande, Roy Stuart est un shaper réputé dans le milieu du surf, toujours à la recherche d’améliorations et d’innovations dans la construction de ses planches, qui représentent parfois jusqu’à 40 heures de travail. Les ailerons en fibres de verre peuvent être particulièrement compliqués à réaliser, notamment à cause du moule et de l’adhérence à la planche. Roy a travaillé en étroite collaboration avec l’agence néo-zélandaise Palmer Design and Manufacturing pour optimiser le modèle 3D de ses ailerons, s’inspirant largement des nageoires pectorales d’un des plus grands mammifères marins. En plus de reprendre la forme des nageoires, les ailerons présentent une série de bosse à l’arrière ainsi qu’une surface imitant celle des baleines. Après plusieurs mois de travail, l’agence a finalement imprimé un premier prototype à partir d’ABS, avant de s’orienter vers un modèle à partir de polycarbonate, soumis à rude épreuve pour s’assurer de la rigidité et de la qualité de l’aileron. Plus d'infos sur : www.3dnatives.com ou http://matrixsurfboards.co Et voici en vrac une petite séléction d'objets et d'engins réalisés en 3D : – Le Airbike by EADS – L'australien James Novak a présenté à Brisbane un vélo à l’aspect futuriste avec un cadre réalisé en 3D. – La Guitare by Atom 3D – Et le bikini par Continuum Fashion Et si vous voulez en savoir plus sur ces imprimantes 3D, voici un petit reportage : MM