The Rider Post | 1 juillet 2015 Les Speed Sisters: l’équipe de filles qui ride plus vite que leur ombre ! AUTO Dirt « Vivre vite, mourir jeune/ les mauvaises filles font ça bien ». C’est comme si MIA (artiste pop anglo-sri-lankaise) avait chanté ses paroles pour elles. « Elles » se sont les speed sisters. Cinq palestiniennes âgées de 21 à 33 ans qui conduisent plus vite que leur ombre. Elle viennent des quatre coins de Cisjordanie et forment la première équipe féminine de course automobile du moyen Orient. Amber Fares une réalisatrice canadienne d’origine libanaise a filmé 4 ans durant le quotidien de ces femmes étonnantes. Après avoir présenté le film à Ramallah, Jérusalem, Doha ; l’équipe a conquis le public du festival canadien « Hot Doc ». Ce documentaire est sur la route du succès, tout comme son équipe. Chacune d’elles a un parcours et un profil particulier. Maysoon qui travaille à l’ONU est aussi une businesswoman, la manager des speed sisters et la représente palestinienne de à la commission des sport automobile de la fédération internationale automobile féminine. Mona est la première pilote de course palestinienne. Jeune femme frêle elle commence par courir contre des hommes dans les rues de Ramallah. Quant à Marah, elle passe son enfance à envier les élèves de sa mère sur la banquette arrière d’une voiture d’auto-école. Un jour ses parents sont absent, ne tenant plus elle prend le volant. Plutôt que de la punir, ses parents décident alors de lui apprendre à conduire. Elle a 11 ans. A 16 ans, souhaitant participer à des courses, elle se fabrique un faux permis. Son père le découvre et l’arrête. Il lui dit « passe d’abord le permis, après les courses ». Un an plus tard elle courait. Ses parents l’ont toujours soutenue. Son père prothésiste, qui a grandit dans un camp de réfugié, travail jour et nuit pour financer la passion de sa fille « Tous ça c’est pour Marah». Noor, native du Texas, est une belle jeune femme de famille plus aisée. Toujours en retard lors de ses entretiens de l’autre côté du mur, elle décide pour gagner du temps de slalomer entre les voitures « j’avais l’impression d’être en pleine course contre la montre ». C’est comme ça que la passion de la course la gagne. A voir Betty, sa cascade de cheveux blonds descendant sur sa combinaison rouge, on pourrait croire qu’elle est américaine. Née au Mexique, elle a la course dans le sang. Betty vient d’une famille de pilotes automobile. La course était une évidence. Contrairement à l’Arabie Saoudite, en Palestine les femmes ont le droit de conduire. Il suffit juste de passer son permis. Chacune d’elle raconte que lorsqu’elle a voulu courir contre des hommes, leur entourage et les voisins désapprouvaient cette décision. Seules leurs familles proches ont toujours apporté leur soutien. Les gens pensaient qu’une telle activité était inappropriée pour des jeunes femmes. Qu’elle ne devait pas courir contre des hommes. Puis chacune d’elles a gagné des prix et des courses. Le regard de la plupart des palestiniens et des palestiniennes a changé. Dans le documentaire qui leur est consacré par Amber Farès, des hommes déclarent ouvertement leur admiration « Je pense que ces filles sont super et je suis fier d’elles ! », « Certaines battent les hommes, elles ont plus de courage que la plupart des hommes ». Elles ont gagné le respect des autres coureurs et des hommes en général. Marah est la deuxième meilleure pilote de Palestine toute catégories confondues de quoi en imposer à la gente masculine. Mais la force de cette équipe est de rassembler les palestiniens autour de l’amour de la course et des voiture, plutôt que de les diviser dans un clivage homme/ femme. Il n’y a pas de femmes et d’hommes seulement des pilotes. Les speed sisters sont devenue des héroïnes en Palestine, filles et garçons veulent être leur ressembler. Elle représente la Palestine sur la scène internationale et nombre de jeunes palestiniens déclarent qu’ils sont « fiers d’avoir une telle équipe dans notre pays ». Les courses sont devenus un vrai phénomène populaire et ces femmes des stars. Mais elles ne sont pas aussi bien perçues par tous. Les autorités religieuses les moins modérées s’opposent a de telles pratiques. Nasser Siam, considère que ce n’est pas la place des femmes de courir, «la course des femmes n’est pas permise car elles doivent avoir une raison pour quitter leur domicile et porter le voile, des vêtements religieux. Ces femmes imitent le modèle occidental, ce n’est pas dans notre tradition ». Soutenue par la fédération palestinienne de sport automobile que les speed sisters contribuent largement à faire connaître, l’équipe court toujours et ce n’est pas près de s’arrêter ! « Quand je conduis je me sens libre » déclare Noor. Libre dans une société traditionaliste mais surtout libre dans un pays perpétuellement en guerre. « Vivre c’est résisté » pour Marah, courir c’est se libérer. Un mot d’ordre : hâte de voir ces pilotes sur nos écrans français et en attendant voici le trailer. MB.