Vincent Girard | 17 mai 2022 Quand un alpiniste français se fait voler son oxygène à 8 000 mètres d’altitude Alpinisme Premier Français à avoir gravi deux fois l’Everest en moins d’un an, Jonathan Lamy se serait pourtant bien passé de gravir le plus haut sommet du monde dans ces conditions. Vendredi 13 mai, Jonathan Lamy est parvenu une nouvelle fois sur le toit du monde (voir vidéo en bas de l’article sur ses derniers mètres avant le sommet). Ce pompier moniteur de ski basé dans les Alpes est ainsi devenu le premier Français à avoir gravi deux fois l’Everest en moins d’un an. Pourtant l’aventure a pris un mauvais tournant lorsque son équipe s’est retrouvée à court d’oxygène avant d’arriver au sommet : « Il m’a fallu 29 jours de Katmandou jusqu’au sommet de l’Everest avec une acclimatation naturelle et sans porteur pour mon matériel perso » explique-t-il sur sa page Facebook. « 38 heures d’effort du Camp 3 au sommet pour ensuite redescendre au Camp 2. Tout ça entrecoupé d’un problème surréaliste au Col sud à 8000m… Un énorme vol d’oxygène. Nous avons dû tristement nous adapter. (…) Je me trouvais très essoufflé, même trop… Grand moment de solitude au sommet. Mais c’est au moment de me rouler au sol comme Neymar que les camarades ont commencé à comprendre. » Si son expédition baptisée « Glacier Himalaya » a finalement pu gérer la descente malgré le manque d’oxygène, l’affaire s’est poursuivie plus tard et les coupables semblent être les membres de la compagnie Seven Summit Trek comme indique Jonathan Lamy : « Dendi et moi avons rencontré les représentants de la compagnie Seven Summit Trek, qui, dans une certaine agressivité ont tenté de se justifier, devant deux officiers du ministère du tourisme. D’après eux, c’est un problème de communication, car ils avaient assez d’oxygène. (200 bouteilles pour 60 clients). Avant même cet incident, cette grosse compagnie est venue demander de l’oxygène au camp de base le 11 mai à 6h du matin à notre staff, comme l’an dernier (20 bouteilles). Ils étaient donc en manque de bouteilles… Je tiens tout de même à retirer ce mot « meurtriers » de mes messages… J’ai manqué de lucidité, sans oxygène à 8000m. Compréhensible ! Mais je n’oublie pas que cette compagnie a mis en danger toute une équipe à 8000m, dont 7 français, que je représente. Nous poursuivrons l’affaire devant la police népalaise. » Découvrez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur les dangers de la montagne.