The Rider Post | 18 janvier 2017 En Afghanistan, les filles rident sur les préjugés ! BMX culture Lifestyle Urban Dans un pays où la liberté n’est pas toujours tolérée, les femmes bravent le danger et osent exercer une pratique jugée indécente et taboue. À Kaboul, comme dans beaucoup de villes d’Afghanistan et du Moyen-Orient, il n’y a pas de bmx shop, pas de magazine, pas de spot ou de skatepark, pas de marques, bref pas grand chose pour les passionnés de BMX. Et pourtant ces jeunes riders ne se laissent pas abattre et s’organisent pour developper une scène grossissante. Des amateurs de freestyle en deux roues tout simplement et en attendant d’avoir des beaux BMX plus pratiques pour exercer cette activité, ils se contentent de vieux VTT ou de vélos bas de gammes, du moment que ça roule. Et parmi ces riders de fortune, se cachent des femmes. Ou plutôt ne se cachent pas car dans ce beau pays, les filles n’ont pas vraiment le droit de faire du sport ou de pratiquer ce style d’activités. L’Afghanistan était en partie contrôlé et dirigé par les talibans avec leur culture moyenâgeuse qui interdit aux femmes d’aller à l’école ou encore d’écouter de la musique. Alors taper des tricks en BMX est un vrai risque dans tous les sens du terme. Et pourtant, ces filles bravent les tabous et fracassent les préjugés car elles pratiquent le flat, le street ou encore le dirt avec leur vélos. Le crew Drop And Ride pratique le bmx et le vtt dans cette région, ce qui est déjà bien rare mais surtout il est mixe et cela mérite largement d’être souligné. Une cinquantaine d’adolescents composent ce premier club de cyclocross afghan à Kaboul et dans ce groupe, il y a quinze filles, n’en déplaisent à certaines personnes fermées et rétrogrades. Ces jeunes s’expriment sur des rampes, trottoirs, tremplins improvisés ou sur la place Katham dans l’unique but de progresser et d’assouvir leur passion pour le freestyle. Ce team de rider existe depuis 3 mois mais il est déjà bien actif sur les réseaux sociaux et plusieurs médias ont déjà fait des reportages sur ce sujet (dont France 24). Pour le moment, ces nouveaux riders doivent s’exercer sur des vieux vélos rafistolés car les bons bmx sont chers et il n’y a même pas de magasins dans le pays. De plus ils doivent payer une cotisation au club ainsi que la location du spot donc impossible d’acheter un vélo léger et solide qui les ferait bien progresser. Les choses ont pas mal bougées depuis 2001 et la chute des Talibans, une époque où intégriste rimait avec conformiste. Aujourd’hui les mentalités ont évoluées, dans le bon sens. Mais même s’il y regne une note plutôt positive, la liberté des femmes n’est pas non plus quelque chose à exposer sur la place publique. Alors voir des filles, mêmes voilées, en train de faire du BMX n’est pas au gout de tout le monde. Âgée de 19 ans Zahra Rona, est l’une des 15 filles de ce club. Il y a trois mois, elle a simplement demandé aux garçons si elle pouvait se joindre à eux pour pratiquer le bmx et ils ont évidemment accepté. Aujourd’hui, elle ride avec eux trois par semaine. Mais cette activité reste tabou en Afghanistan et dans les pays voisins, pas seulement le BMX ou le VTT mais le vélo en général car il est considéré comme indécent pour les femmes par certaines franges conservatrices. Aujourd’hui ces filles sont insultées dans la rue pour cette pratique jugée anormale par la population mais elles ne sont pas attaquées car elle se déplacent toujours avec les garçons. En attendant des jours meilleurs, le freestyle existe dans ce pays et les filles le pratiquent. Toutes les infos sur Facebook.