Andy Anderson : « Si je n’avais pas été skateur, j’aurais pu être philosophe »



Le génial skateur canadien était de passage en France fin septembre pour le Quiksilver Festival by Swatch. L’occasion de donner la parole à un personnage aussi original sur la planche qu’en dehors.

Présent à l’occasion du dernier Quiksilver Festival by Swatch qui avait lieu à Hossegor fin septembre, Andy Anderson a répondu aux questions de The Rider Post. Le lendemain de cette interview, le Canadien de la Swatch Pro Team s’apprêtait à faire le show devant le public du skatepark du Penon à Seignosse, venu en masse admirer la technique si particulière de celui qui est considéré comme l’un de skateurs les plus créatifs de sa génération.

Quels sont les skateurs qui t’ont inspiré quand tu étais jeune ?

Je pense à Kevin Harris (premier Canadien à devenir skateur pro en 1982 et lui aussi adepte d’une pratique très freestyle), Rodney Mullen, Tony Hawk, Mark Gonzales, Natas Kaupas, Ray Barbee ou encore Matt Hensley.

Ta blessure la plus sérieuse ?

Les ligaments croisés. Une rupture partielle qui m’a tenu éloigné du skate pendant deux mois. C’est une blessure que j’ai eu deux mois avant les JO de Paris et une autre fois quand j’avais 18 ans. Et ça a été à chaque fois difficile à vivre.

La figure que tu aimerais poser bientôt ?

Le frontside 540. J’ai toujours eu du mal à enchainer les rotations sur ce trick, mais je sens que c’est en train de venir. Je le maîtrise de mieux en mieux, mais je dois encore pratiquer avant de le poser.

Ta ville préférée pour skater ?

Paris. Il y a du mobilier urbain parfait pour skater, beaucoup de rails surtout dans les jardins, tu as vraiment le choix pour rider.

Une ville où tu as envie de skater un jour ?

Bali en Indonésie. Et même si je ne surfe pas, je pense qu’il y a du potentiel pour le skate.

Quel travail aurais-tu fait si tu n’avais pas été skateur ?

Difficile à dire… Je pense que j’aurais pu travailler sur des chantiers. Après, j’aurais pu dire philosophe mais ce n’est pas vraiment un travail.

Est-ce qu’il y a un événement que tu rêves de gagner ?

Non, aucun en particulier. Mon rêve était d’être aux Jeux Olympiques, ce que j’ai fait à Tokyo (il a terminé 16ème en park). Mais je ne rêvais pas non plus de les remporter, juste d’y participer.

Pratiques-tu un autre sport que le skate ?

Non, rien. Je ne fais rien à part le skateboard. Ok, je peux faire un peu de gainage, mais c’est spécifiquement pour le skate. Je fais notamment un exercice qui s’appelle la planche Copenhague. C’est du gainage latéral surélevé et ça permet de travailler les muscles obliques et les adducteurs qu’on sollicite beaucoup dans le skate.

Penses-tu participer aux JO de Los Angeles ?

Non, ce n’est pas prévu. J’ai participé une fois aux JO, c’est très bien comme ça. La compétition m’attire moins aujourd’hui. Mais ça ne m’empêche pas d’apprécier l’ambiance des JO. Je serai d’ailleurs sûrement à Los Angeles, mais en tant que spectateur.

Avec quelle board skates-tu en ce moment ?

J’utilise mon pro model, la Powell Peralta Pro Andy Anderson Vajra.

À quel âge as-tu commencé à skater ?

À l’âge de 4 ans quand j’ai eu ma première board.

Le premier sponsor de ta carrière ?

EGO Skateboards qui était basé à Vancouver mais qui n’existe plus aujourd’hui.

Pour qui as-tu tourné ta première part ?

Ma première vidéo, c’était pour Authentic Board Supply (voir ci-dessous)

Ton premier pro model

C’était aussi chez Powell Peralta, comme pour la Vajra que je skate en ce moment.

La personne la plus importante dans ta carrière ?

George Powell (qui a fondé Powell Peralta).

La personne avec laquelle tu t’entraines le plus ?

Je ne peux citer aucun skateur en particulier car je ride le plus souvent seul.

Qu’as-tu fait de ton premier prize money ?

J’ai tout mis de côté sans rien dépenser de particulier. Hormis les 10% de ce prize money que l’on consacre généralement à la fête après la compétition pour payer sa tournée.

Ton trip le plus mémorable ?

C’était à Prague en République Tchèque. J’étais allé skater pour la Mystic Sk8 Cup avec mon ancien coach olympique Sean Hayes. Il venait avec moi sur toutes les épreuves de Coupe du Monde. C’était vraiment top.

La montre Swatch que tu portes en ce moment ?

C’est la montre à mon effigie, la « Time with Andy Anderson » car je fais partie de la Swatch Proteam. J’ai choisi les couleurs, le design, et j’ai mis plusieurs motifs de bouche d’incendie que j’ai pu croiser à Rio, en République Tchèque, à Montréal, à Venise, New York, au Qatar ou à Vancouver. J’ai choisi les bouches d’incendie car on ne le voit pas, mais elles sont toutes reliées entre elles avec des galeries souterraines. C’est un système qui reprend ce qui se fait dans la nature avec les champignons notamment, et j’aime croire que nous ne faisons que copier et adapter ce que fait la nature.

Découvrez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur de même Andy Anderson que RZ avait rencontré il y a un an.