The Rider Post | 15 juin 2016 Fin d’une époque : le surf, c’est fini pour Taj Burrow SURF Water C'est en avril dernier qu'il avait confié sur les réseaux sociaux : « J’ai pris la décision, aujourd’hui, de m’arrêter car le coeur n’y est plus vraiment ». Depuis peu papa d'une petite Arabella Rose, le surfeur s'est confié à Stab sur le tournant de sa vie… et de sa carrière : "J’avais toujours imaginé ma dernière saison dans l’élite sans le stress des résultats, juste pour le plaisir de surfer les meilleures vagues du monde mais je suis quasiment plus stressé cette année que toutes les autres. Mais avoir désormais un bébé et m’investir dans mes affaires d’après-carrière, tout ça participe au fait que je surfe moins, je m’entraîne moins, je m’étire moins, je teste moins de planches… Je suis tout simplement moins bien préparé." C'est face à John John Florence que Taj a mit un terme à sa carrière. N'ayant pas remporté l'épreuve de Fidji, Taj n'en garde pas moins le sourire, même quand l'Equipe lui pose la question fatidique du titre mondial toujours visé mais jamais atteint : "Il y a quelques années, je pensais beaucoup à ça et je me disais que ce serait top de gagner le titre. Mais maintenant, je n’y pense plus trop. Je suis content d’avoir eu du succès dans ma carrière, et de faire ce que je voulais dans la vie. Je suis très fier de ma carrière. C’était incroyable" Incroyable est bien le mot, car c'est à l'âge précoce de 18 ans fout pile que Taj, Austalien blondinet, remporte le WQS et se qualifie pour le WCT. Le plus jeune surfeur de tous les temps à faire son entrée dans le surf professionnel, Taj Burrow se place en deuxième position du WCT l'année suivant son entrée dans les rangs. Il découvre la discipline qui lui permettra plus tard, de vivre une vie de voyages et de compétitions à 7 ans. Fils unique, Taj a grandit dans la région de Yallingup, aux abords de Margaret River, une zone très peu peuplée d'Australie, où les spots, déserts, sont devenus ses frères de coeur. A 12 ans, il se lance dans la compétition et est très vite repéré pour intégrer une division locale, qui lui permettra de concourir à un rythme effréné, gagnant à tour de bras. Alors que ses congénères se démenaient pour passer les Qualification Series, Taj les tenta une fois… pour les valider du premier coup. Il déclina néanmoins l'offre de devenir pro, prétextant que sa maturité n'était pas encore à niveau pour être "un véritable concurrent du titre mondial". Pas moins de deux ans après avoir endossé le titre de "pro surfeur", Taj sort son premier film intitulé "Sabotaj", rapidement suivie par "Montaj" et de nombreuses autres oeuvres plusieurs fois récompensées. Sabotaj partie 1 Malgré une année difficile en 2009 pendant laquelle Taj ne parvient pas à faire une échappée du peloton CT, sa fin d'année fut elle, explosive. Lors du Vans Triple Crown of Surfing, la dernière étape du World Tour au North Shore, Hawaii, Taj remporte le Pipemaster face à Kelly Slater, inscrivant ainsi son nom dans le panneau mythique planté face à la vague gigantesque. La victoire de Taj Burrow au Pipemasters à Haleiwa, Hawaii, en 2009 Taj a ce jour là marqué l'histoire, mais pas seulement. Son talent insolent et son style créatif a toujours été un modèle pour de nombreux surfeurs. On le laisse partir avec nostalgie avec la hâte de le revoir vite sur les vagues. Mick Fanning raconte : "Taj a toujours été une source d'inspiration pour moi, dès l'enfance. Il est arrivé sur le tour si jeune, ça nous a impressionné. C'est un vrai goss, et il le restera pour toujours, il est tout le temps en train de s'amuser et de rire (…) Je lui souhaite juste le meilleur pour tout ce qu'il va faire, le prochain chapitre de sa vie et j'ai hâte de partir en surftrip avec lui!". Taj s'engage dans une nouvelle carrière tout aussi passionnante, celle d'être papa. En sortant de l'eau ce matin, Taj arborait le même sourire, étincelant et sincère, qu'il affichait à ses débuts sur le CT. Bon vent l'ami, et merci pour ces belles années ! JUDE