Soulagement : un nouveau chapitre pour le surf Réunionnais

La Réunion, l'île d'enfance de Jérémy Flores a vécu bien des horreurs. Elle a vécu le sang, la mort et la détresse, elle a vu la mort en face, dix-huit fois de suite. "Quand on regarde les statistiques des attaques de requin à l’échelle mondiale, ce qui s’est passé à la Réunion au cours des 5 dernières années est particulièrement dramatique”.

L'enfant prodige, Jérémy Flores, à quitté pour un moment le Tour pour retenir son île qui glissait inexorablement vers les ténèbres. Il l'a prise par une main, son papa Patrick Florès à saisit la seconde, tant et si bien qu'une ronde s'est formée, une ronde si grande qu'elle a finit par entourer l'île telle une étreinte de géant. 

Le monde du surf se noyant, c'était tout un pan de l'économie de l'île qui plongeait avec lui. Mais les drames qui marquaient la communauté des surfeurs marquaient tout autant le reste de la population :

"Sur les 18 attaques, 7 ont été mortelles (…) Avec mon père, nous voulions simplement aider l’île, on l’a fait pour la population. Le premier filet à été installé il y a quelques mois (au large de Boucan Canot, décembre 2015 ndlr) et tout le monde disait que c'était un trop gros budget, juste pour les surfeurs, mais au final ça aide toute la communauté."

Le coût des installations, de plus de 4 millions d'euros, permettent au surf, mais également au tourisme, de faire peau neuve : "Si vous regardez les plages aujourd’hui, elles sont bondées, tout comme les restaurants et les écoles de surf qui sont sur le point de rouvrir. C'était un grande bataille, mais aussi une grande victoire."

Avec l'installation du second filet aux Roches Noires, Jérémy a organisé la première compétition de surf depuis la crise des requins : La Nou Larg Pau (« Nous ne lâchons pas » en créole). "Cet événement a été un gros succès, je suis ravi. C'est super de voir tous les gosses et les premières générations de surfeurs partager des vagues ensembles, en toute sécurité. C'est touchant, après ce qu'on a traversé… "

En l'honneur d'Elio Canestri, 13 ans, surfeur membre du pole espoir et décédé le 12 avril 2015, ainsi que pour tous les confrères ayant perdu la vie, un cercle de vie a été formé à la fin de la compétition, insufflant à la population, l'espoir perdu depuis cinq ans.

"Le surf est tellement plus qu’un sport. C’est notre manière de vivre, d’être proche de la nature et de partager notre passion. L’adrénaline que nous donne le surf n’est comparable à rien d’autre. Je ne sais pas ce que j’aurais fait de ma vie sans le surf. C’est plus fort que tout.”

JUDE

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