Vincent Girard | 20 mars 2020 « Désespéré de voir des surfeurs dans l’eau » SURF Le Président de la Fédération Française de Surf a rappelé hier l’interdiction de la pratique du surf sur la façade atlantique. Il y a deux jours, la préfecture du Finistère rappelait que toutes personnes pratiquant une activité nautique serait sanctionné d’une contravention. De son côté, la Fédération Française de Surf s’est alarmée hier via son Président Jean-Luc Arassus de la présence de nombreux surfeurs dans l’eau ces derniers jours alors que la pratique a été interdite par le Préfet maritime de l’Atlantique depuis ce mercredi. Retrouvez ci-dessous une partie de l’interview donnée par Jean-Luc Arassus au site de la Fédération. Le Préfet Maritime Atlantique a annoncé mercredi soir dans un communiqué que toutes les pratiques nautiques étaient désormais proscrites y compris le surf et les disciplines associées. Pourquoi la Fédération n’avait-elle pas anticipé cette décision en interdisant elle-même la pratique du surf depuis mardi midi ? La Fédération n’a aucune compétence à interdire quoi que ce soit. C’est à l’Etat de le faire. La fédération doit respecter les prérogatives administratives. Nous n’avons aucune capacité de contrôle. Nous avons toujours été sur le même message de citoyenneté : le premier rôle revient au citoyen pour essayer de maîtriser la propagation du virus. Entre le premier discours du Président de la République le jeudi 12 mars, et aujourd’hui jeudi 19 mars, la situation a évolué tous les jours. Et tous les jours, nous avons essayé de coller au mieux aux différentes directives données par le Gouvernement et par la Ministre des sports, qui avaient d’autres préoccupations que la lecture et l’interprétation des dérogations pour la pratique d’une activité physique. Ce n’est qu’hier que l’on a eu confirmation formelle par le Préfet maritime de l’Atlantique de l’interdiction de la pratique du surf sur la façade atlantique. La Préfecture maritime Méditerranée a annoncé ensuite l’interdiction de la pratique des sorties en mer et de toutes les activités nautiques, dont le surf, et nous avons aussi relayé cette information. Ces interdictions formelles du surf et des disciplines associées, dont le Stand Up Paddle, portent sur la façade Atlantique, soit de Hendaye au sud à la Bretagne au nord, et sur la Méditerranée. Quid de la Manche et de l’outremer ? Encore une fois, on attend la confirmation par voie administrative des différents Préfets maritimes. C’est peut être déjà le cas à cette heure mais nous n’en avons pas encore confirmation. Quoi qu’il en soit, la position de la Fédération, prise depuis le départ, est de respecter les consignes. Notre message à ceux qui sont dans ces régions est le même que partout ailleurs : soyez citoyens, restez chez vous. Il y avait malheureusement encore des surfeurs à l’eau ce jeudi matin à Capbreton (Landes). Que dites-vous aux surfeurs qui continuent à braver l’interdit ? Je suis très déçu par ces comportements qui sont de la provocation. Même si la culture surf a toujours été rétive à l’autorité, il faut être solidaire et respecter la vie des autres. Le président de la République l’a dit : « On est en guerre contre ce virus ! » On ne sait pas où on en est, ni où on va. Il faut être vigilant et faire en sorte qu’il se propage le moins vite possible. Etre solidaire de la chaîne médicale, des soignants. Un surfeur qui se blesse va mobiliser des personnels soignants qui ont d’autre préoccupations actuellement. Je suis désespéré de voir des gens à l’eau alors qu’il y a des Français dans une situation catastrophique dans l’Est de la France. Ces personnes-là ont une position indéfendable et catastrophique pour l’image de notre discipline. Vous imaginez ce que va penser une infirmière qui se bat pour sauver des vies à Metz ou Strasbourg en voyant un surfeur les fesses dans l’eau sur une plage du littoral !