Un futur surf-park près de Bordeaux crée la polémique



À Canéjan, à une vingtaine de kilomètres de Bordeaux, est prévu la construction d’un centre d’entrainement pour surfeurs. Mais c’est peu dire que cette piscine à vagues ne fait pas l’unanimité.

Si le concept des piscines à vagues s’est popularisé depuis plusieurs années maintenant (au point qu’une épreuve du championnat du monde de surf a lieu sur l’une d’elles en Californie), ces structures sont rarement vues d’un bon œil de la part des associations écologiques et de nombreux riverains. En particulier quand ces dernières sont situées près de l’océan. Or, c’est l’un des problèmes pointés par les associations écologiques concernant le surf-park de Canéjan, implanté dans une friche industrielle de cette commune de 6 000 habitants près de Bordeaux. Ce projet, porté par cinq entrepreneurs réunis au sein de « l’Académie de la glisse », vise à construire d’ici 2025 deux bassins de 19 000 mètres cubes d’eau, pour accueillir jusqu’à 300 surfeurs par jour. Bien conscients de la fragilité de présenter une telle structure à moins de 50 km de l’océan, les instigateurs du projet ont dévoilé il y a un mois une vidéo (voir ci-dessous) présentant le site comme éco-responsable.

Problème, les arguments avancés par les entrepreneurs (dont fait partie Nicolas Padois, ancien entraîneur des équipes de France de surf) n’ont visiblement pas convaincu les opposants au projet dont « La Sepanso Gironde », « Surfrider Foundation » et le collectif « Canéjan en transition » qui ont saisi fin juillet dernier le tribunal administratif de Bordeaux pour faire annuler le permis de construire accordé en février 2023 par la mairie de Canéjan.

Sur son site, la Surfrider Foundation indique que « la construction de ce Surfpark risque d’accroitre les tensions sur la ressource en eau : le manque de garantie autour de la capacité à récupérer suffisamment d’eau de pluie et les tendances hydriques actuelles en Gironde à la diminution du volume des réserves d’eau douce, questionne sur la durabilité d’un tel projet. » Par la voix de Théo Thostivint, membre de l’ONG, ce dernier indiquait également en août dernier sur France Inter qu’il s’agit ici « d’un projet qui amène le surf à un endroit où ce n’est pas nécessaire, pas utile. Et en relisant le dossier, on se rend compte qu’il y a un manque de prise au sérieux des enjeux environnementaux et climatiques, en particulier sur la question de la consommation d’eau. L’évaporation n’est pas prise en compte, l’estimation d’eau de pluie à récupérer non plus, pas plus que le fait de devoir vider le bassin et le remplir complètement ». Une pétition demandant l’abandon du projet a également déjà recueilli plus de 60 000 signatures. Le chantier est pour l’instant à l’arrêt dans l’attente de la décision de la juridiction administrative.

Découvrez l’enquête de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur ces mêmes piscines à vagues.